Menuisiers en ébène
Dans la nouvelle série : Ébén-histoire
Aujourd’hui deuxième article.
Précédemment dans Eloges du bois de noyer : débuts de la corporation d’ouvriers du Faubourg Saint-Antoine vers 1465. L’abbaye de Saint-Antoine-des-Champs a le privilège de faire travailler sur ses terres, des ouvriers libres dispensés de la maîtrise. Les artisans du bois s’y installent en nombre.
Menuisiers en ébène
Les mots « ébéniste » et « ébénisterie » ne sont pas encore utilisés.
Retour au XVIe siècle. Aux alentours de 1590 on commence à nommer les menuisiers en ébène. Ils fabriquent des cabinets marquetés. Christophe a l’idée d’utiliser les services des meilleurs ouvriers hollandais pour relancer l’art du meuble. Cela intéresse fort Henry IV, Sully et le corps des ingénieurs. Le Faubourg si longtemps critiqué et combattu par les corporations, devient un exemple.
Menuisiers en ébène = ébénistes –> marqueterie
Les menuisiers (tout court) fabriquent les sièges et les tables à pieds tournés. C’est un style crée sous Henri IV et les meubles sont montés en séries pendant tout le règne de Louis XIII.
À cette époque, on allait voir Molière à l’Hôtel du Petit Bourbon. 14 jours étaient nécessaires pour aller de Bordeaux jusqu’au Faubourg Saint-Antoine, à pied et à mule. La reine de France Marie de Médicis est à l’origine du goût pour les meubles d’ébène. Les spécialistes de la fabrication des cabinets marquetés prirent le nom d’ébénistes.
On parle de maîtres-ébénistes pour la première fois à Paris en 1638.
L’Édit royal de 1657 confirme les ouvriers du Faubourg Saint-Antoine libres dans leurs privilèges.
Pour voir à quoi ressemble un cabinet marqueté, je vous conseille de consulter la vitrine d’AnticStore où j’ai prélevé cette photo d’un admirable travail de marqueterie. Vous pourrez voyager au fil des styles et des époques des meubles présentés.