Agonie du Faubourg

Agonie du Faubourg

À cette époque, l’ébéniste Georges Jacob est réputé pour ses sièges, Riesener pour ses consoles et Molitor pour ses commodes. D’autres  comme Guillaumé, Pabst, Magnien, Beneman ou Jean-François Leleu sont reconnus dans la profession. Il était de bon ton d’appeler une boutique, un magasin. La quincaillerie Dauffe fournit depuis des générations les ébénistes du Faubourg.

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Jacob, fauteuil à la turque, Louis XVI

1793, l’assassinat de Marat en juillet, Toulon aux mains des anglais, le décret de la levée en masse du peuple français en août et la Terreur « mise à l’ordre du jour » par la Convention, sont autant de faits tragiques laissant loin derrière eux l’agonie du Faubourg. Si bien qu’après avoir meublé les rois, le faubourg Saint-Antoine n’a plus de commandes que de l’armée. Le fer du rabot s’était émoussé sur les piques des sans-culottes. La paume des sculpteurs avait perdu son cal. La joie de vivre des compagnons de l’ébène et du bois de rose s’était en même temps évanouie dans l’odeur fade venant de la place de la Révolution (actuelle place de la Concorde) où trônait la machine. Un citoyen déclaré « suspect », même sans raison et sans preuve, n’avait pas plus d’une chance sur dix d’échapper au couperet.

Agonie du Faubourgagonie du Faubourg

Les curules étaient en acajou et Jacob fût l’un des premiers à utiliser cette essence. Riesener en compagnie de Jacob dit à Ethis:

J’ai fait des meubles royaux et suis resté fidèle à ma conception du beau. Je ne pense pas que j’ai eu raison. Aujourd’hui j’envie Jacob d’avoir su évoluer. Cette fin de siècle demeurera marquée par son estampille. Ensemble nous avons exploité la rocaille Louis XV et le style apaisé qu’on appellera peut-être Louis XVI. Après, il m’a lâché pour inventer dans les dernières années de la monarchie, ces meubles inspirés de l’antique, convenant aux idées philosophiques et républicaines qui étaient dans l’air

Jacob dit à Ethis:

S’il n’y a qu’une façon de s’asseoir, il y en a cent et mille de présenter au cul des bonnes gens, un petit coin rembourré

Enfin, pour terminer cet article, ceci: déjà en 1797, Riesener racheta des meubles lors des ventes de Versailles dans l’espoir de les revendre un jour à leur vrai prix.

J’ai attaché une page (pour curules en acajou) provenant du site madparis.fr, pour Convention du site larousse.fr et du site anticstore.com pour Molitor et je les remercie.

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