Le style Directoire
Avec un petit rappel historique entre 1789 et 1804. Pendant 15 ans, la France a connut la période la plus troublée de son histoire : elle passe de la monarchie absolue à l’Empire, en établissant et en renversant successivement trois régimes intermédiaires : la République, le Directoire et le Consulat. La grande tempête révolutionnaire, dévastant ainsi le vieux royaume des Bourbons, bouleverse de fond en comble la société. Une société et ses usages, ainsi que son goût et son décor. Tout ce qui peut paraître représenter ou symboliser l’ancien état des choses, est condamné. Le luxe royal, les privilèges des courtisans et le pouvoir de l’aristocratie. L’égalité, la simplicité, les vertus civiques deviennent l’objet d’une émulation fiévreuse, désordonnée et, bien souvent du reste, dépourvue de sincérité.
Simplicité affectée
La simplicité affectée côtoie souvent un luxe voyant. Robespierre, Saint-Just ou Marat tentent d’imiter le naturel et l’austérité des héros de la république romaine. Mais Barras, Tallien ou Joséphine de Beauharnais ne voient plus dans ces illustres modèles que l’alibi d’une mode souvent extravagante. Car c’est l’époque des Incroyables, et des Merveilleuses, des fêtes publiques les plus folles et des débauches collectives les plus étonnantes. Parvenus, spéculateurs ou trafiquants d’armements jettent l’or à plaines poignées dans des réceptions. Les femmes se veulent nues comme des statues antiques. On boit allongé sur des divans, du vin de Samos servi dans des coupes grecques par des figurants déguisés en esclaves.
Et le mobilier dans tout cela ?
Le mobilier de cette époque présente lui aussi dans ses formes et son ornementation, cette simplicité ambiguë. On organise la première exposition publique des produits de l’art français et on distribue à l’occasion de concours, des récompenses professionnelles. Toutefois, là comme ailleurs, son autorité est vacillante. Il faudra attendre que Bonaparte se soit attribué la couronne impériale pour voir renaître en France un grand style.
J’ai puisé la formulation du texte dans Du Louis XIII à l’art déco – Tous les styles – Elina Editions Sofédis ainsi que les images.